Environnement
J’habitais dans l’état de New York, à environ 2h30 de New York City en train. C’était un petit
village dans la Valley d’Hudson : un trou perdu.
En revanche, c’était très joli, très nature, près d’un
fleuve et de montagnes, mais peu d’animation.
Tout était loin de tout. Les bars à 30min en voiture, les boites à 30 et 45 min en voiture. Bref c’était
toujours une longue route pour aller s’amuser !
Je gardais deux petites filles de 4 et 6 ans, Abigail et Halliday. Le père, illustrateur –
36 ans, et la mère, designer et gérante d’un minuscule magasin de produits français en tout genre
– 40 ans, étaient plutôt cools.
Relation avec les enfants Apres avoir
récupéré Abigail et Halliday à l’école, il fallait les surveiller et les divertir jusqu’à ce que les
parents arrivent du boulot. La plupart des journées se résumaient à rester enfermées à la maison, faire les mêmes
puzzles des milliers de fois, jouer aux mêmes jeux, faire des gâteaux (ou plutôt les regarder faire car elles
voulaient le faire elles même, sauf pour ranger bien sûr !), dessiner, peindre, se déguiser…, faire le linge,
faire le goûter, ranger leur chambre et leurs jouets. Concernant l’éducation, les enfants sont rois ! Il faut toujours leurs donner le choix et bien sûr, au final ce sont
eux qui décident, ce qui rend les choses difficiles car parfois on n’a pas notre mot à dire ! Abigail était une fille adorable, même si elle réclamait et appelait sa mère
à son boulot 3 à 4 fois par jour ( et oui à 4 ans !).
Dans l’ensemble, nos relations ont toujours plus ou moins été, disons qu’elles étaient correctes mais sans plus.
Avec Abbie, c’était super, avec Halliday un peu moins. C’est surtout Hallie qui me posait des problèmes et des
fois j’en étais mal à l’aise avec les parents. Relation avec les parents Quand je suis arrivée en septembre, l’ambiance était vraiment sympa. Ils étaient très cools avec
moi. Tout se passait très bien. J’étais très contente. On mangeait ensemble tous les soirs et discutait de tout et de
rien. J’étais libre de faire ce que j’avais envie, pas de couvre feu, je pouvais inviter mes amis, sortir quand je le
voulais. Ils m’ont également supporté à un moment où ça n’allait pas très fort. Bref, j’avais trouvé la famille idéale.
Les 6 premier mois
que j'ai passés ont été supers mais à partir de février, j’ai commencé à avoir des petits problèmes (surtout avec la mère). On était certainement
toutes les deux en cause mais l’ambiance n’était plus le même. C’était lourd et pesant. J’ai arrêté d’être à mon aise
ce qui a un peu gâché le reste de mon année. Quand elle souriait, ses yeux, eux, ne souriaient pas, j’avais l’impression
qu’ils jugeaient. Je pensais que les parents étaient gentils parce qu’ils n’avaient pas le choix. Du coup, je n’avais
plus envie de manger ou de rester dans la maison quand ils étaient là. Les problèmes C’est assez difficile de vous expliquer, en quelques lignes, les principaux problèmes et réflexions
auxquels j’ai été confrontée, mais je vais essayer. 1. J’étais avec une au pair et ses 2 garçons. Les gamins jouaient ensemble pendant que j’étais à l’ordinateur en
train d’imprimer un document important. Tout allait bien. Le soir même, Halliday s’est plaint à sa mère qu’un des garçons
a mis sa main dans sa culotte pendant que j’étais à l’ordinateur. Imaginez sa colère ! C’était l’horreur ! j’ai
donc demandé à Halliday pourquoi elle ne m’avait rien dit ! 3.
3 jours avant la fin de mon année,
j’ai conduis les filles au supermarché. Comme d’habitude elles se
battaient et criaient dans la voiture et ce jour là j’ai du être mal lunée : j’ai freiné et leur ai demandé
méchamment d’arrêter. 10 secondes après, elles ont recommencé ! J’ai voulu freiné très fort pour leur montrer
que j’étais énervée et qu’il fallait arrêter. Manque de bol, les roues se sont bloquées et j’ai un peu dérapé.
Et là, je savais qu’Halliday allait téléphoner et tout rapporter à sa mère. Le père est arrivé pour les emmener jouer
avec d’autres car je n’avais plus le droit de les conduire. Plutôt cool, il m’a dit de me reposer. D’après Halliday,
sa mère a dit que j’avais perdu mon job ! Mais je ne me suis pas laissée faire et j’étais plus qu’en colère. Du coup,
ça c’est pas trop mal terminé. 6.
Mes amis et moi avions décidé de faire du snowboard un samedi. Ma patronne me dit 3 jours avant que je devais travailler
ce jour là. Je lui ai répondu que ce n’était pas possible. Pas contente, elle m’a dit que dorénavant je devais lui
demander la permission d’avoir mon samedi. En fait, ce fût la dernière fois qu’elle m’ait demandé de travailler un
samedi à la dernière minute.
Mon boulot consistait à faire le petit déjeuner (céréales, fruits), les habiller, vérifier le lavage
de dents et le brossage des cheveux, faire le sandwich du midi et emmener Abigail à l’école en voiture.
Quelques fois, on organisait des journées avec les autres au pairs et leurs enfants, ainsi les heures passaient
plus vite !
Bien sûr : interdiction de regarder la télé (sauf quand les parents s’en occupent !), interdiction de manger sucré
(par contre beurre de cacahouète avec des carottes SVP ! ou encore amandes et cachous pas de problème !).
Je travaillais tous les jours après et avant l’école, ainsi que le dimanche après midi, très rarement les soirées,
le samedi était mon jour de congé. Inutile de vous dire que pour moi, c’était un boulot absolument inintéressant
et extrêmement ennuyeux, les journées étaient très longues, d’autant plus que toutes les 20 min, elles voulaient changer
d’activité.
Quand elles faisaient des bêtises, elles étaient envoyées dans leur chambre ou elles perdaient leur « privilège »,
c’est à dire leur dessert, qui se résume à un (pas plus) carré de chocolat ou un bonbon. Les américains sont très
paranoïaques sur les aliments sucrés, mais n’ont aucune notion sur l’alimentation saine.
Au début, ça c’est très bien passé bien qu’Halliday m’ait testé. En général, elles étaient obéissantes. Entre elles,
elles s’entendaient plutôt bien, bien qu’Halliday ennuyait et manipulait toujours sa sœur !
J’étais la 1ère au pair et… la dernière. D’après ce qu’ils m’ont dit, c’était trop cher pour eux d’avoir une au pair
et un nouveau programme de garde d’enfant s’était mis en place à l’école (bizarre non ?).
La situation était très paradoxale. Avant que je parte en Californie, la mère s’est mise à pleurer parce que j’allais lui manquer.
Mais quand je suis revenue, (ils ne voulaient pas vraiment que je revienne entre la Californie et mon départ
pour la France, disons qu’ils me l’ont fait comprendre), ils m’ont dit au revoir comme si je partais juste en vacances,
ils ne m’ont pas emmené à l’aéroport (ce n’est pas leur responsabilité quand on reste pour le 13ème mois) et ils ne m’ont
même pas demandé à quelle heure était mon vol ou comment je m’y rendais. J’ai du me débrouiller avec mes 70 kg de bagage
et mes 4 sacs !
C’était assez bizarre : des fois je les pensais sincères et d’autres non. Ils m’ont quand même emmener avec eux au restaurant
tout au long de l’année, aux chutes du Niagara, à New York City et à la plage dans le New Jersey en été.
Ma relation avec les parents n’était pas mauvaise mais l’ambiance qui régnait me donnait un aspect négatif des choses.
Je n’ai jamais su ce qu’ils pensaient vraiment, c’est peut être cela qui me dérangeait le plus.
Elle m’a reproché d’avoir été à l’ordinateur alors que je suis censée les surveiller à chaque seconde, (bref rester
assise et les regarder jouer), et d’avoir blâmé sa fille au lieu de compatir ! Il faut souligner que sa fille est la
première à montrer sa culotte et à baisser le pantalon des autres. De plus, ma copine a demandé à ses enfants une
explication et ils s’avèrent qu’ils ont nié. Allez savoir…
2. Au début ils ont insisté pour que je conduise avec mes deux mains fixées au volant. Mais je ne
l’ai jamais fait ! Un jour, en février, les parents se sont aperçus que je conduisais avec une main (enfin d’après
la mère avec un doigt !). Je n’étais donc plus autorisée à conduire les filles. Ils m’ont dit : « soit tu changes ta
conduite, et comme c’est une habitude, ça ne va pas être facile à changer, soit on change d’au pair ! ». Du coup,
j’ai du me résigné à conduire avec deux mains et à conduire pendant deux semaines avec les parents qui me
surveillaient.
4. Pour moi, ils n’avaient pas beaucoup d’hygiène. Ils ne se lavaient pas les mains avant de manger ou quand
ils faisaient la cuisine et caressaient même le chien en même temps.
Une fois, la mère a fait tomber les champignons par terre, elle a les ramassé et les a mis directement dans la poêle.
Une autre fois, le chien est monté sur la table et a renversé la boite d’œufs par terre. Elle a ramassé les œufs
explosés avec ses mains et les a fait frire dans la poêle !!
Tout ça pour vous dire, qu’une fois, j’attendais qu'elle libère l’évier pour laver les fraises pour les gamines.
Pas de patience, j’ai commencé à les couper, surtout que les filles se servaient sans les laver. Et elle m’a dit :
« mais vous ne lavez pas les fruits en France ??? ». J’avoue que ça m’a un petit peu énervé !
5. Ils avaient un chien. L’horreur !! Ce chiot détruisait tout, sautait partout, pissait partout (qui nettoyait ??),
montait sur la table de la cuisine…
Du coup, la mère me reprochait de ne pas avoir fait suffisamment attention aux affaires. Et les gamines se plaignaient que
j’étais parfois dure avec lui. D’après eux, on ne pouvait plus rien faire, c’était à nous de changer de comportement et
de faire attention ! Bref, il me foutait en boule.
7. J’habitais dans une vieille maison et à chaque fois qu’on faisait un pas, elle craquait. Un soir, je suis rentrée
avec une copine et la mère m’a dit que j’avais réveillé, la veille (j’étais rentrée à 6h du matin), une des filles qui l’a
ensuite réveillée et en avait marre que je fasse du bruit, alors soit elle instaurait un couvre feu, soit je devais dormir
ailleurs !
8. Elle était très maniaque sur le linge. Il fallait bien séparer le blanc, les couleurs et le foncé. Une fois,
j’ai mis un vêtement d’une couleur blanc jaunâtre avec les couleurs. Manque de bol, elle a ouvert la machine et elle
a vu du blanc avec les couleurs…(pas contente du tout !!).
Une autre fois, j’ai mis un tee-shirt bleu fluo avec les couleurs. Et bien NON, il fallait mettre ça avec le foncé
bien sûr ! alors je lui ai redemandé au moins 2 fois pour être bien sûr comment elle séparait les vêtements et elle
m’a dit : mais c’est pas si difficile que ça !